Simon Walls

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First Steps – Les Premiers Pas

(English translation at the bottom)

Le soleil s’étend sur St-Louis, comme un long fleuve sur le bord d’une rive, sans son côté rafraichissant qu’il pourrait nous apporter. Tous, presque sans exception, se sont trouvés un coin de paix à l’ombre. C’est la fin de l’été et malgré tout, il fait ici une canicule à en suer tout ses os.

” Il doit faire chaud pour toi, me dit Daouda.

– Tu n’as pas idée…

– Il fait déjà chaud pour nous, je n’imagine pas.”

Daouda, c’est celui qui m’accompagne et ma raison de ma présence à St-Louis. Déjà ;a mon atterrissage à l’aéroport de Dakar, il m’attendait avec une enseigne portant mon nom. Il a organiser mon déplacement jusqu’à St-Louis pour être sûre que j’y arrive sans me perdre. Nous traversons la grande autoroute et dépassons à vive allure les autos et les autobus improvisés, un trajet de 5 heures qui nous mène finalement à l’endroit où je logerai. Une petite chambre modeste avec que le nécessaire.

Déjà la première journée entamée, Daouda me présente son frère, Pape Makthar Diagne et faisons le tour des différents Daaras où les petits talibés logent chez les marabouts. Petits lexique pratique:

Talibés: un jeune âgé entre 5 et 18 ans pratiquant la voie du Coran. Toute la journée, ils suivent la pratique du Marabout en mémorisant les paroles du Coran et en demandant la charité dans les rues.
Marabout: Maitre spirituel qui enseigne aux talibés les pratiques du Coran et demande en échange une somme d’argent pour ses enseignements et une place pour dormir au daaras.
Daaras: Lieu où logent les talibés et le marabout et où se fait l’enseignement.

Tous les matins, Daouda se lève et va dans 6 daaras qu’il a sélectionné avec son frère pour soigner les blessures des petits. Seulement 2 jours de tournée avec lui et je remarque beaucoup d’infection. Des plaies ouvertes, des cicatrices de fouet, des infections aux yeux et j’en passe. Je le suivrai ainsi pendant une bonne partie de mon séjour, à chaque matin, sac au dos. Je fais mes premiers pas dans un monde qui me semblent être cent fois pire que ce que j’ai lu sur le sujet.

Déjà le voyage se porte bien mais son lot d’imprévu est arrivé depuis le premier jour et continuera encore. Nous commençons tranquillement à planifier notre approche avec certains villages à l’extérieur de St-Louis et voir comment nous allons y arriver. Je vois aussi l’aide à apporter au sein de l’organisme. Une partie des dons servira donc à acheter des médicaments et des bandages, empêcher les infections de se répandre, les maladies de se transmettre et améliorer des petites infrastructures où les petits ne peuvent pas dormir la nuit quand il pleut.

Tranquillement, je regarde comment nous allons pouvoir réussir à tourner des images dans les daaras à l’insu des marabouts. Déjà que de se faire accepter à l’intérieur est une grande réussite, ils ne veulent aucune vidéo ou photo qui montreraient les lieux insalubres et l’illégalité de leur pratique. C’est simple, nous sommes en terrain d’esclaves.

Je me fais réveiller tous les matins par l’appel à la prière. Des chants au loin, 5 fois par jour, appelant le ciel en quête d’une réponse qui viendrait les sauver, nous sauver plutôt, tous sans exception.

13h vient de taper et déjà les rues se font de plus en plus désertes. Un homme passe à mes côtés, un chandail portant l’inscription “demain c’est loin”, ce qui définirait le plus le début de mon séjour en sol sénégalais.

 

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The sun runs over St-Louis, like a long river on the edge of a bank without the refreshing side it would bring. Everyone, almost without exception, has found a corner for a moment of peace in the shadow. It’s the end of the summer and still, the heat wave would make your bones melt.

“It must be hot for you, says Daouda.

– You have no idea …

– It’s been hot for us, I can’t imagine for you. ”

Daouda is the one who accompanies me to St-Louis and is the reason of my presence here. He was already at the Dakar airport, waiting for me with a sign that says “Simon”. He organized my trip from Dakar to St-Louis to make sure I wasn’t getting lost. We drive across major highways and pass by speeding cars and handmade buses, a 5 hour trip that ultimately leads us to the place where I will stay. A small and modest room, it’s more than I need.

Already the first day started, Daouda introduces me to his brother, Pope Makthar Diagne and we go around different Daaras where talibes are staying with their marabouts. Practical lexicon:

Talibés: Kids aged between 5 and 18 years old practicing the way of the Koran. All day, they follow the Marabout’s practice, memorizing the words of the Koran and asking for charity on the streets. 
Marabout: Spiritual master who teaches the talibes about the Koran and asking in return some money for his teaching and a place to sleep at his “school.”
Daaras: location where the talibes and the marabout are staying. It’s the place where the kids gather together to learn, eat and sleep.

Every morning, Daouda gets up and goes in 6 daaras he selected with his brother to heal the kids’ wounds. Only two days with him and I notice a lot of infection. Open wounds, scars from a whip, eye infections, and so on. I will follow him through the small streets of St-Louis for much of my stay. I took my first steps into a world that seemed to be a hundred times worse than what I’ve read on the subject and what I expected.

Already, the trip is going well but has its share of unexpected changes since the first day and still it continues to change. We began slowly planning our approach with some villages outside of St-Louis and see how we will get there. I also see how to help with Daouda’s association. A portion of the donations will be used to buy medicines and bandages to prevent some infections and improve small infrastructures where the talibes can’t sleep at night when it’s raining.

I’m also thinking of how we can manage to shoot footage in the daaras without the marabouts noticing. Already to be accepted inside is a great achievement, they do not want any video or picture that would show their illegal practice. It’s simple, we are on slave’s ground.

The call for prayer wakes me up every morning. People singing at the distance, five times a day, calling the sky in search of an answer that would save them, save us all, everyone is accepted for happiness.

1pm has already rang and the streets are surprisingly empty. A man walks by, a sweater with the inscription “tomorrow is far away,” which would define perfectly the start of this trip on Senegalese soil.

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